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Äàòà èçìåíåíèÿ: Wed Aug 20 14:10:52 2008
Äàòà èíäåêñèðîâàíèÿ: Tue Oct 2 03:50:27 2012
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observer

LUNETTE MEGREZ 80 MM TRIPLET APO

test

Lunette

Megrez 80 mm trip let apo
Une lunette Fluorite polyvalente de qualitÈ, voilÞ qui est sÈduisant ! Nos tests ont rÈvÈlÈ un bon instrument, dont l'acquisition toutefois, vu son prix, tient davantage de l'achat "passion".
Jean-Luc Dauvergne

PremiÕre approche Elle a tout d'une grande
La Megrez 80 apo est un bel objet. Par sa finition et son prix, cette lunette se positionne d'emblÈe dans la catÈgorie des instruments haut de gamme. Compacte et lÈgÕre, elle est destinÈe principalement aux amateurs de belles optiques, souhaitant disposer d'un instrument secondaire compact, lÈger et polyvalent. Le tube est livrÈ nu, avec un sac Þ dos qui le protÕge parfaitement : un dÈtail apprÈciable, souvent nÈgligÈ par les fabricants.

Sur le dessus du tube, en desserrant une vis, il est possible de faire tourner l'ensemble du porte-oculaire, solution idÈale pour cadrer une photo.

CaractÈristiques techniques
Lunette Megrez 80 mm triplet apo DiamÕtre : 80 mm Focale : 480 mm Rapport focale/diamÕtre : 6 Magnitude limite : 11,2 Poids : 2,3 kg Accessoire fourni : sac de transport Prix : 1 995

Le triplet Fluorite d'origine russe dÈlivre des images de grande qualitÈ. On aperÃoit derriÕre celui-ci les diaphragmes en mousse dense, bien ÈtudiÈs, qui Èliminent toute rÈflexion parasite.

Photos J.-L.Dauvergne

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Tube optique Une finition soignÈe
La base mÈcanique est la mÉme que sur les autres Megrez de 80 mm (version SD et triplet ED). Le poids de 2,3 kg pour un si petit instrument parle de luimÉme : pas la moindre piÕce en plastique dans l'assemblage du tube (Þ l'exception du bouchon porte-oculaire). CÒtÈ objectif, William Optics se procure ses triplets Fluorite chez Lomo, en Russie, Þ l'instar de la marque TMB, non importÈe en France, qui produit des lunettes a priori rÈputÈes pour leur qualitÈ (nous n'en avons pas testÈ). Le bafflage interne est bien conÃu et les revÉtements sont noir

mat. Nous n'avons notÈ aucune rÈflexion parasite. Le pare-soleil (faisant aussi office de pare-buÈe) est rÈtractable, ce qui rÈduit l'encombrement du tube au minimum. Un enrobage interne en feutrine lui permet de coulisser en douceur. Le porte-oculaire, quant Þ lui, est de type Crayford au coulant 2" (50,8 mm). þ la fois prÈcis et robuste, il ne prÈsente aucun jeu dÈcelable. D'origine, l'instrument est livrÈ avec un rÈducteur de coulant (pour passer

de 50,8 mm Þ 31,75 mm), mais cela ne suffit pas pour l'utiliser tel quel. Comme sur la plupart des lunettes, il est impossible de faire la mise au point sans avoir recours Þ un renvoi coudÈ ou Þ un tube allonge. La fixation sur une monture ou un pied photo se fait par l'intermÈdiaire d'un support en "L", intÈgrÈ Þ la lunette et ÈquipÈ d'un pas de vis Kodak.

En imagerie planÈtaire, les performances sont correctes pour le diamÕtre. Mais avec 80 mm d'ouverture, on est loin de rÈaliser des images de haute rÈsolution.

En photo, il est nÈcessaire d'adjoindre Þ l'instrument une coØteuse Barlow 5â pour obtenir des images rÈsolues. Dans ces conditions, les rÈsultats sont cohÈrents avec le diamÕtre. Notez simplement qu'un

tÈlescope de 150 Þ 200 mm, pour un prix infÈrieur, donnera de meilleurs clichÈs. Bref, l'imagerie planÈtaire haute rÈsolution n'est pas le domaine de prÈdilection de cette lunette. Elle reste toutefois bien adaptÈe pour saisir des quartiers de Lune.

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PlanÕtes Les limitations du diamÕtre
Les lunettes apochromatiques sont des instruments de choix pour l'observ ation planÈtaire. L' absence d'obstruction confÕre aux images un niveau de contraste ÈlevÈ. Mais, en ce qui concerne la Megrez, cet atout indÈniable ne doit pas occulter le fait que le petit diamÕtre

de 80 mm limite les performances. Nous avons portÈ le grossissement Þ 200 â sur la planÕte Saturne. Le piquÈ des images accuse alors lÈgÕrement le coup, il est difficile de distinguer la division de Cassini sur tout le tour. Les performances seraient sans doute meilleures sans la lÈgÕre dÈcollimation constatÈe sur l'Ètoile artificielle.
Avec une lentille de Barlow, la focale rÈsultante est idÈale pour rÈaliser des photos de quartiers de Lune, d'Èclipses ou encore de couchers de Soleil.

Ciel profond Place au grand champ !
Av ec seulement 480 mm de focale, cet instrument permet d'accÈder aux trÕs faibles grossissements. Nous l'avons notamment testÈ avec un oculaire grand champ de 30 mm permettant d'englober 5° en un seul regard ! La pupille de sortie, alors de 5 mm, est idÈale en ciel profond. Fin dÈcembre, sous le ciel pur de l'observatoire du Pic du Midi, il Ètait possible d'observer la comÕte Machholz dans ses plus

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Ciel & Espace > Mai 2005

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LUNETTE MEGREZ 80 MM TRIPLET APO

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Observation terrestre Un excellent tÈlÈobjectif
La conception du triplet ED est identique Þ celle du triplet apo, seuls changent l'objectif et la focale. Celle-ci, plus longue de 80 mm, implique l'ajout d'un tube allonge (fourni par William Optics) sur le porte-oculaire.

Pa r sa conception, cette lunette est aussi un tÈlÈobjectif et une longue-vue terrestre. RepliÈ, le tube mesure seulement 36 cm de long pour 48 cm de focale ! Il est ainsi trÕs transportable. En observation terrestre, un renvoi coudÈ peut convenir, il redresse les images dans le sens hautbas, et les inverse droite-gauche. Pour les photographes, il est nÈcessaire d'adjoindre
Photos J.-L.Dauvergne

UNE MEGREZ 80 MM TRIPLET ED
William Optics commercialise aussi une Megrez 80 mm dotÈe d'un triplet en verre ED. DiffÈrence la plus visible par rapport Þ la Fluorite, son prix : 850 seulement ! Oui, mais pour quelles performances ? Du fait de sa focale plus longue (560 mm contre 480 mm), elle est moins lumineuse pour la photo : Þ rÈsultat Ègal, il faut un temps de pose supÈrieur de 36 %. CÒtÈ optique, le chromatisme, assez bien corrigÈ, est Þ peine perceptible Þ partir de 100 â. La qualitÈ des images est en retrait face Þ la version Fluorite, surtout Þ fort grossissement. Idem en imagerie au foyer, qui donne des rÈsultats lÈgÕrement moins contrastÈs et sans chromatisme dÈcelable.

Þ l'instrument un tube allonge de 8 Þ 9 cm (contre 5 cm en astrophotographie) afin de rÈussir la focalisation sur les sujets rapprochÈs. Vu le poids de l'instrument et la nÈcessitÈ de faire la mise au point manuellement, il est indispensable de l'utiliser sur un pied photo. La molette de focalisation est prÈcise et l'ouverture de 6 offre une plage de mise au point relativement tolÈrante (plus le rapport F/D est ÈlevÈ, plus la plage de nettetÈ est large). Enfin, il suffit de manipuler une simple vis pour faire tourner le porte-oculaire autour de l'axe optique et peaufiner le cadrage Þ sa guise : un bel atout ! En photographie animaliÕre, comme en astronomie, le piquÈ des images n'a rien Þ envier Þ celui des tÈlÈobjectifs haut de gamme. Le capteur des reflex numÈriques Ètant plus petit qu'un film 24 â 36, le champ couvert Èquivaut Þ celui donnÈ par une focale d'environ 750 mm !
Le faible encombrement du tube permet de l'utiliser en longue-vue terrestre ou en objectif photo. Tant en photographie que visuellement, les images sont d'une grande qualitÈ.

NOS CONCLUSIONS
Bien conÃue sur le plan mÈcanique et optique, la Megrez 80 mm triplet apo est un bel instrument de voyage avec lequel on peut observer les planÕtes mais surtout de vastes champs stellaires. Pour une utilisation uniquement astronomique, son acquisition relÕve davantage de l'achat "passion" que de l'achat "raison". Mieux vaut alors porter son choix sur la version triplet ED (voir p. 86), moins performante mais bien moins chÕre (850 ). Mais considÈrer cette lunette aussi comme un tÈlÈobjectif photo change la donne. Les objectifs photo de performances comparables atteignant les mÉmes gammes de prix, la Megrez 80 mm triplet apo devient alors compÈtitive.

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Sur banc optique, l'aspect de l'Ètoile artificielle est moins flatteur qu'avec le triplet apo. La dispersion d'Ènergie dans le premier anneau est plus importante et une aberration en forme de trÕfle est perceptible.

Notations
QualitÈ optique MÈcanique du tube

grandes extensions. Les queues de gaz et de poussiÕres Ètaient toutes les deux bien visibles. Un tel champ permet d'apprÈcier pleinement les objets les plus Ètendus du ciel telles North America, M 31 ou encore les PlÈiades. Le piquÈ et le contraste des images sont du plus haut niveau. Notons nÈanmoins qu'avec le 30 mm des aberra-

tions apparaissent en bord de champ. Elles sont dues aux limitations optiques hors axe Þ la fois de l'oculaire et de la lunette. Si la liste des objets intÈressants en observation visuelle est assez restreinte, il en va tout autrement en imagerie. Le ciel regorge de nÈbuleuses Ètendues difficiles Þ immortaliser av ec de longues focales. Un refle x numÈrique placÈ au foyer permet par exemple de couvrir 2,5° dans la longueur du capteur, soit 5 fois le diamÕtre apparent de la Lune ! Les bonnes performances optiques procurent des Ètoiles trÕs fines au centre du champ. Mais comme sur toute lunette "classique", en l'absence d'aplanisseur de champ, l'aspect des Ètoiles se dÈgrade notablement au bord. Un tel accessoire existe chez William Optics (214 ) ou chez TÈlÈvue (293 ). En plus de corriger les aberrations, tous deux rÈduisent la focale d'un facteur 0,8 â et donc augmentent le champ et la "rapiditÈ" photographique.

MESURES SUR LE BANC OPTIQUE
Sur l'Ètoile artificielle, nous avons pu apprÈcier la qualitÈ de la correction chromatique du triplet Fluorite. Sur ce plan, l'instrument est irrÈprochable et mÈrite largement sa qualification d'apochromatique. En revanche, nous avons notÈ un trÕs lÈger dÈcentrage de l'optique, impossible Þ Èliminer en l'absence de vis de rÈglage. Le dÈfaut est cependant minime et son impact sur les images limitÈ, voire nÈgligeable selon le type d'application. Enfin, le rapport de Strehl (1) est de 0,965. Autrement dit, un niveau optique proche de la perfection.
(1) Rapport de Strehl : rapport entre l'Ènergie mesurÈe au centre de la tache image de l'instrument testÈ et celle d'un instrument parfait.

Finitions Visuel Imagerie planÈtaire Imagerie du ciel profond Rapport qualitÈ/prix

Nous avons aimÈ
la finition et la qualitÈ mÈcanique de haut niveau le faible encombrement du tube la polyvalence de l'instrument

MESURES SUR LE FRONT D'ONDE
Front d'onde interfÈromÈtrique
nm 89

Cette image de M 42 rÈalisÈe avec un reflex numÈrique montre l'Ètendue du champ avec seulement 480 mm de focale. Un zoom sur le coin supÈrieur gauche montre bien l'allongement des Ètoiles en bord d'image. Pour corriger ce dÈfaut, il est nÈcessaire d'utiliser un aplanisseur de champ (en option).

Les images ci-contre prÈsentent le front d'onde en sortie d'instrument. En bleu, les "creux" et, en rouge, les "bosses". Les Ècarts extrÉmes (PTV) sont de lambda/4,6 et les Ècarts "types" (RMS) de lambda/28. Autrement dit, il s'agit lÞ de l'instrument le plus performant que nous ayons testÈ jusqu'Þ prÈsent sur le banc interfÈromÈtrique : un trÕs bon rÈsultat ! NÈanmoins, nous avons ÈtÈ surpris de constater que ces chiffres ne sont pas en accord avec ceux du certificat constructeur, Þ savoir lambda/8,3 PTV et lambda/50 RMS. Ni mÉme en accord avec les performances minimales garanties : lambda/6 PTV et lambda/33 RMS...
NB : Les chiffres sont donnÈs pour lambda = 550 nm.

Nous n'avons pas aimÈ
le prix ÈlevÈ pour le diamÕtre la collimation lÈgÕrement perfectible le tube livrÈ sans accessoires

POUR EN SAVOIR PLUS
Pour connaÍtre en dÈtail la procÈdure appliquÈe lors de nos tests, nous vous invitons Þ consulter la page : www.cieletespace.fr/testinstrument

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Nous remercions Galileo. Ont participÈ Þ ce test : la sociÈtÈ Amos, Guillaume Blanchard et èrick Bondoux.

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