Ce n'est qu'une question de temps. Dans quinze, vingt ou trente ans, des observatoires spatiaux seront disposÿs en flottille autour de la Terre et leurs faisceaux de lumiÃÅre se combineront pour obtenir la rÿsolution d'un grand tÿlescope virtuel. Leur objectif est unique : dÿtecter la vie sur les exoplanÃÅtes.
En thÿorie, tout est prÃ?t. Les astronomes savent qu'il ne leur sera pas facile de repÿrer une exoterre noyÿe dans la lumiÃÅre de son soleil - une ÿtoile ÿmet un milliard de fois plus de lumiÃÅre visible qu'une planÃÅte - ni mÃ?me d'espÿrer analyser son rayonnement sans grande difficultÿ. Mais les dÿfis technologiques peuvent Ã?tre relevÿs, et mÃ?me si la barre est haute, elle sera franchie. Quand les "chasseurs de vie" trouveront leurs financements dans les programmes des agences spatiales - c'est le premier de tous les challenges -, "l'Amÿrique du XXIe siÃÅcle" se tiendra à portÿe de longue-vue. Encore faut-il savoir ce que l'on cherche...
La question n'a plus rien de thÿorique. En effet, puisque ces tÿlescopes spatiaux embarqueront des instruments spÿcialisÿs dans la recherche de la vie, il faut, dÃÅs à prÿsent, dÿcider de ce qui la caractÿrise à coup sÃ'r.
La vie, quelle signature ? Le moins que l'on puisse dire - et c'est ce que dÿmontre notre dossier -, c'est que cette quÃ?te relÃÅve de la pÃ?che à la ligne dans un ocÿan oÃ? nul ne sait s'il y nage des poissons. Les biologistes, pour qui l'apparition de la vie sur d'autres planÃÅtes est "beaucoup moins improbable" qu'auparavant, s'avouent incapables d'aider les astronomes. Les mÿcanismes du vivant sont trop complexes et il n'y a pas de modÃÅle capable de faire des prÿdictions sur ce que l'on trouverait ailleurs.
Pis, nous dÿcouvrons qu'en fonction des fenÃ?tres d'observation choisies dans la lumiÃÅre rÿflÿchie par ces astres lointains nous avons de grandes chances de confondre la signature de cailloux avec celle de la vÿgÿtation, ou encore les traces d'une activitÿ biologique, comme la photosynthÃÅse, avec le sol rouillÿ d'une planÃÅte. Et si par un jeu de miroirs nous inversions nos positions, rien ne dit qu'à la distance de ces cousines astrales nous pourrions dÿcouvrir la vie sur Terre.
Et pourtant, elle respire, prolifÃÅre et rÃ?ve... qu'elle n'est peut-Ã?tre pas seule.