"Alors que je me tiens ici dans les merveilles de l'inconnu à Hadley, je crois rÿaliser qu'il y a une vÿritÿ fondamentale de notre nature : l'homme doit explorer. Et ceci est l'exploration à son summum." Ces paroles, David Scott, le commandant de la mission Apollo 15, les prononce alors qu'il vient de poser le pied sur la Lune, le 31 juillet 1971. Saisi par la beautÿ du paysage, l'astronaute se sent soudainement au sommet d'une longue lignÿe d'explorateurs. De fait, la Lune est une terre d'explorations par excellence. Prÿsente dans le ciel bien avant l'apparition des premiers hommes, sans doute a-t-elle suscitÿ chez eux un attrait irrÿsistible.
Toujours visible, mais jamais accessible, elle possÿdait tous les attributs d'un objet de curiositÿ, et donc d'exploration. Par la force des choses, les premiÃÅres de ces explorations se sont faites en pensÿe. Il fallait expliquer la nature de cet astre. Son mouvement. Son aspect changeant. Il fallait aussi imaginer un moyen de l'atteindre, pour l'ÿtudier de prÃÅs. Finalement, c'est sans quitter le plancher des vaches que les hommes ont commencÿ à s'en approcher ; tout simplement par la vue, à travers des lunettes, puis des tÿlescopes. Le vÿritable voyage d'exploration, celui rÿussi par les Amÿricains avec Apollo 11 - qui fÃ?te en 2009 ses 40 ans -, n'a pu se faire que quelques siÃÅcles plus tard, aprÃÅs une longue ÿvolution technologique.
Pourtant, m�me s'il a reprÿsentÿ un sommet dans cette soif de dÿcouverte, il n'est pas la conclusion de l'histoire. La Lune est toujours là dans notre ciel. Et la contempler aux jumelles ou au tÿlescope reste toujours aussi fascinant. Comme autrefois, elle conserve bien des ÿnigmes sur sa nature, son origine qui est aussi la n�tre. Au point que de nouveaux explorateurs s'appr�tent à lui rendre visite. Ce sont toutes ces explorations, passÿes, actuelles et à venir, que ce numÿro vous invite à vivre. Pour que l'astre des nuits demeure une terre de questionnement.

Philippe Henarejos
Rÿdacteur en chef