C'est une image ancienne trÃÅs connue, un dessin datÿ d'octobre 1858, oÃ? l'on voit dans le ciel de Paris, une grande comÃÅte dÿployÿe au-dessus de la cathÿdrale Notre-Dame. Le symbole est fort, puissant, puisqu'il lie explicitement le cÿlÃÅbre ÿdifice religieux de la capitale au spectacle du passage d'un astre chevelu : la superbe comÃÅte Donati, dont les queues de gaz et de poussiÃÅres s'ÿtalent alors sur prÃÅs de 60Âœ. AprÃÅs la grande comÃÅte de 1811, visible à l'Å'il nu pendant plusieurs mois, cÿlÃÅbre aussi pour avoir ÿtÿ associÿe aux grandes chaleurs et à la qualitÿ des vins de l'annÿe, Donati va marquer le XIXe siÃÅcle de son empreinte. Jusqu'à impressionner ce nouvel art qu'est la photographie.
Allons-nous assister cette annÿe à un tel ÿvÿnement ? C'est la question qui se pose depuis septembre 2012, quand le Russe Artyom Novichonok et le Biÿlorusse Vitali Nevsky ont rapportÿ la dÿcouverte de la comÃÅte Ison, repÿrÿe au-delà de l'orbite de Jupiter. Acronyme d'International Scientific Optical Network, un rÿseau de tÿlescopes automatiques, Ison, alias C/2012 S1, ne manque pas d'atouts.
C'est une comÃÅte "fraÃRche", qui se serait dÿcrochÿe du Nuage de Oort - ce lointain rÿservoir à boules de neige sale, grosses comme des montagnes - et qui regorge sÃ'rement de glaces trÃÅs volatiles qui n'ont jamais ÿtÿ exposÿes à la chaleur. Sa trajectoire la conduit aussi à passer trÃÅs prÃÅs du Soleil. Ã? environ 2 millions de kilomÃÅtres. De quoi l'ÿchauffer fortement et voir fondre ses couches superficielles dont le dÿgazage pourrait Ã?tre spectaculaire. Enfin, et ce n'est pas le moindre des arguments, c'est dans le ciel de l'hÿmisphÃÅre Nord, fin novembre, dÿbut dÿcembre, qu'elle pourrait Ã?tre... visible en plein jour !
La "comÿtologie" n'est pas une science exacte et il va nous falloir Ã?tre patients avant de savoir si les prÿvisions qui la donnent 100 fois plus brillante que Vÿnus, ou encore plus ÿclatante que la Pleine Lune, se rÿalisent. En effet, il existe un risque "non nul" qu'elle vole en ÿclats sous l'effet de fortes contraintes gravitationnelles, des semaines, voire des mois avant de frÃ?ler le Soleil. Le temps de se prÿparer, d'apprÿcier le suspense, et de s'exercer sur une autre comÃÅte attendue en mars, qui pourrait bien, elle aussi, se rÿvÿler spectaculaire. Le ciel peut encore nous surprendre et, nous l'espÿrons une fois encore, nous ravir !