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Äàòà èçìåíåíèÿ: Sun Apr 10 03:58:04 2016
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Ïîèñêîâûå ñëîâà: meteor shower
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Ã%ditorial

L'histoire retiendra que le 14 septembre 2015, exactement à 11 h 50 min et 45 s, heure de Paris, une ondulation de l'espace-temps a touchÿ la Terre. Un trÃÅs court instant, cette distorsion de l'espace a ÿtÿ enregistrÿe aux Ã%tats-Unis par les deux bras perpendiculaires d'un interfÿromÃÅtre laser, dont l'un s'est allongÿ et l'autre raccourci. De peu ; d'une longueur un milliard de fois plus petite que le diamÃÅtre d'un atome. Mais de faÃon incontestable puisque les deux dÿtecteurs gÿants de l'observatoire Ligo l'ont enregistrÿ presque simultanÿment. La preuve extraordinaire d'une idÿe tout aussi extraordinaire, celle de l'espace-temps, prÿdite par Einstein en 1916.
Aucun doute, la premiÃÅre dÿtection directe des ondes gravitationnelles est LA dÿcouverte de l'annÿe. Un brin passÿe sous silence par les tÿlÿvisions franÃaises en raison d'un remaniement ministÿriel, dont personne ne se souvient le mois suivant, l'annonce a fait grand bruit dans le monde entier. Les raisons en sont ÿvidentes. Tout d'abord elle confirme, une fois de plus, l'impressionnante intuition du physicien allemand pour qui, la trame du monde dans laquelle nous vivons - le fameux espace-temps - est un contenant susceptible de vibrer, d'onduler, à la maniÃÅre d'un Jelly, ce gÃ?teau anglais en gÿlatine qui tremble lorsqu'on le secoue. Ã? l'ÿpoque, tenter de voir la tour Eiffel s'allonger du milliÃÅme de la taille d'un ÿlectron - c'est la prÿcision requise pour mesurer cet effet - ÿtait hors de portÿe de la technologie. Un siÃÅcle plus tard, c'est fait ! Ensuite, et dans la foulÿe de cette confirmation de la relativitÿ gÿnÿrale, la dÿtection d'onde gravitationnelle prouve, pour la premiÃÅre fois, l'existence des trous noirs. En effet, il y a à l'origine de ce tremblement d'Univers, à 1,3 milliard d'annÿes-lumiÃÅre de là , les mouvements de toupie d'un couple de ces astres hyperdenses. Qui fusionnent pour n'en former qu'un seul. Et dans ce message d'un nouveau genre les chercheurs "voient" les toutes derniÃÅres orbites du ballet des deux monstres, jusqu'à leur fusion, qui libÃÅre en quelques poussiÃÅres de seconde plus de dix fois la puissance lumineuse ÿmise par l'ensemble des ÿtoiles et des galaxies de l'Univers observable. Enfin, et ce n'est pas la moindre des choses, cette dÿcouverte confirme la pertinence de la mÿthode scientifique. Celle d'une "vision du monde", source d'une nouvelle thÿorie de l'Univers, mathÿmatisÿe, à l'origine d'ÿvÿnements prÿdictibles, vÿrifiables, mesurables. Ironie de l'Histoire, Einstein ne croyait pas à l'existence des trous noirs, tout droit surgis casquÿs de ses ÿquations. Par un clin d'Å'il du cosmos, c'est leur baiser gargantuesque qui confirme cet ÿdifice intellectuel à un niveau inÿgalÿ.
Vous trouverez dans les pages qui suivent le rÿcit complet de la dÿcouverte et les promesses de cette nouvelle astronomie gravitationnelle. Une fois de plus, il faudra s'habituer à un monde de fant�mes o� d'ÿtranges instruments captent les mouvements invisibles des monstres tapis dans l'espace-temps. Le bestiaire exotique des astres compacts - des pulsars aux trous noirs - a dÿjà son armÿe de Galilÿe. Plus d'un millier de chercheurs ont signÿ l'annonce de la dÿcouverte et en promettent rapidement d'autres. "Est-ce fini ?" interrogeait Victor Hugo dans ses Proses philosophiques. "Fini ! Quel est ce mot ? Amÿliorez votre tÿlescope, et vous verrez."

Alain Cirou
Directeur de la rÿdaction